Une archive à la loupe
Depuis plusieurs siècles, il existe à Schaerbeek une guilde placée sous le patronage de Saint Sébastien. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Les guildes des archers et des arbalétriers
Au Moyen-Âge, les guildes d’archers et d’arbalétriers se sont battues auprès des souverains en temps de guerre et ont assuré la sécurité des villes en temps de paix.
Ces confréries sont composées de membres laïques. La religion y prend également une part importante. En effet, elles possèdent chacune une chapelle dédiée à leur saint-patron et elles participent à différentes processions.
L’appartenance à ces guildes apporte privilèges et honneurs à ses sociétaires. Cependant, leurs droits et libertés vont être diminués au cours du XVIIIe siècle. Interdites pendant la Révolution française, les guildes seront restaurées sous l’époque napoléonienne.
Le jeu du papegay
À l’arrivée de la Renaissance, ayant perdu leur fonction de défense nationale et locale, les guildes ne pratiquent plus le tir à l’arc et à l’arbalète que comme passe-temps et organisent des compétitions d’agréments. Le « tir à l’oiseau » ou « jeu du papegay » est alors pratiqué par les archers et les arbalétriers, auxquels viendront s’ajouter plus tard les arquebusiers. Il s’agit de viser un faux oiseau placé en hauteur, au-dessus d’un mât voire sur le clocher d’une église. Le vainqueur du tournoi recevait le titre de « Roi ».
Philippe Le Beau, en 1490, et l’archiduchesse Isabelle, en 1615, ont été proclamés vainqueurs de ces tournois.
Saint Sébastien
Saint Sébastien est le patron des sociétés, guildes et autres serments d’archers. La raison est à chercher dans son exécution sous l’Empire romain en 288. Ce militaire est accusé de soutenir la religion chrétienne et est condamné par Dioclétien à avoir le corps transpercé de flèches tirées par des archers Maures. Il survit à ce supplice et est à nouveau condamné à mort par coups de bâtons.
À Schaerbeek
C’est en 1598 qu’aurait été instaurée la guilde à Schaerbeek. Elle dépend alors du Grand-Serment Royal de Saint Sébastien de Bruxelles fondé en 1381.
La guilde schaerbeekoise organise régulièrement le « jeu du papegay ». L’oiseau est alors fixé sur la tour de l’ancienne église Saint-Servais. Le vainqueur peut arborer fièrement ses insignes de Roi, composés d’un très grand collier de velours et d’argent, d’un bâton d’honneur et d’un oiseau en argent que l’on accroche au chapeau.
Au XIXe siècle, un mât de tir est installé au milieu des champs aux environs du futur boulevard Lambermont. Le premier instituteur de Schaerbeek, Charles-Louis Bisschop, a notamment remporté le titre en 1827.
100 ans de tir au parc Josaphat
En 1919, la guilde de Saint Sébastien obtient l’autorisation de faire élever un mât sur la nouvelle plaine des sports (côté ouest du Parc Josaphat). Au total, ce sont quatre perches, que l’on peut encore trouver aujourd’hui, pour l’usage des archers. Pour désaltérer les tireurs et les spectateurs, une buvette est également construite dans les années 1930.
Elle est toujours aujourd’hui gérée par la guilde de Saint Sébastien et l’on peut venir assister aux différents concours et entrainements des membres de la guilde chaque été.
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