Un premier projet d’aménagement
Dans un rapport (non signé, non daté), sans doute rédigé par l’architecte communal Fernand Delbrassine, est mentionné l’importance de faire appel à un « architecte-paysagiste » pour ce type de travail. On y trouve alors le nom de François Dumileu, un rocailleur français actif à Bruxelles depuis 1896 et qui a participé à l’aménagement du parc Josaphat. Delbrassine fait une description de ses propositions, (malheureusement nous n’en avons aucun dessin) et il commente :
Nous y trouvons deux allées principales partant des deux entrées extrêmes et aboutissant à un rond-point central entouré d’une triple rangée de concessions formant une pelouse d’honneur. L’installation dans ce rond-point d’une estrade avec balustrade (excèdre) permettant une cérémonie avec discours, etc… Derrière des massifs d’arbres et d’arbustes […], une pelouse spéciale est réservée aux combattants. Enfin, sur tout le pourtour, une rangée de peupliers et de sapins ferme l’écran pour les habitants des avenues en bordure. Le revêtement des chemins sera en dolomies ou en mortier asphaltique, l’allée principale en béton. Une pépinière est créée dans le terrain disponible.
Pour terminer, Delbrassine pose différentes questions, ces trois questions nous semblent très intéressantes et reflètent les préoccupations de l’époque : « faut-il un emplacement pour un four crématoire ? faut-il prévoir une crypte le long du mur du cimetière de Bruxelles ? faut-il envisager une entrée dans son mur ? ». La Belgique autorise l’incinération en 1932 et le premier centre d’incinération sera construit cette même année à Uccle. Quant à la crypte, faisant référence à celle construite sur l’ancien cimetière, elle reste un atout majeur lors de la création de ce nouveau cimetière. Une entrée par le cimetière mitoyen de Bruxelles, renforce l’idée d’une « cité des morts » de près de 70 ha, comme on peut le lire dans un autre document.