Parcours n°2 De l'Hôtel communal à la place Pogge

Partout des champs...Voilà le paysage dans lequel l'Hôtel communal (J.J. Van Ysendijck) est inauguré en 1887!  Ce  somptueux édifice de la place Colignon  rythme la vie des Schaerbeekois.  Suite à un incendie, il est  restauré et agrandi en 1915 par le fils de l'architecte (M. Van Ysendijck).  La diversité des matériaux -  briques rouges et noires, pierre bleue et pierre calcaire,  mosaïques de carreaux en faïence -  donne vie et couleur à l'ensemble.  La tour, agrémentée d'une horloge et de terrasses, se dresse majestueuse, telle un beffroi. En façade, des inscriptions évoquent d'anciens bourgmestres et les quartiers de la commune.   Sculpteurs, ébénistes, peintres et maîtres verriers ont transformé ce lieu de travail en chef- d'œuvre artistique : la salle des mariages et du conseil sont de véritables joyaux.
Plusieurs maisons (H. Van Massenhove et G. Low) qui entourent l'hôtel communal s'identifient par leur nom : n°4 « Den Uil », n°8 « Den Toren », n° 20-22  « De Zonnebloem ».  Telles des sœurs jumelles, deux habitations de 1899 se dressent fièrement aux angles de la rue Royale Sainte-Marie, invitant le regard à admirer la perspective qu'elles ouvrent.
De tout temps, Schaerbeek a attiré nombre de peintres, hommes de lettres et sculpteurs.  La commune leur rend hommage en leur dédiant plus d'un tiers de ses rues! La rue Verhas, qui rappelle la présence du peintre belge,  présente au n°38 une façade datée de 1890 et surmontée d'une coquette lucarne en bois.

Dans la rue dédiée au poète Emmanuel  Hiel, dont vous découvrirez le buste à la place Pogge, l'architecte F. Van Ophem laisse libre cours à sa passion pour l'époque gothique : pignons à gradins, lucarnes, jolis visages sculptés, animent de façon étonnante les maisons mitoyennes au n°35-37. Différentes disciplines artistiques sont illustrées à la base de la tourelle : à vous de les identifier !

La restauration récente de la maison du n°79 de la rue Rubens (E. Delune-1889) est un modèle de finition.  A admirer la porte d'entrée et la jolie sonnette d'un autre temps !

Au n°33 de la rue Renkin nous retrouvons l'architecte F. Van Ophem qui édifie en 1897 un atelier attenant à son habitation.  Huit sgraffites y mettent à l'honneur les métiers de la construction.  Reconnaissez-vous le dôme de l'église royale Sainte-Marie sculptée en arrière plan de la jeune femme alanguie?

Après avoir longé l'élégant hôtel de maître  faisant face au n°71 rue Renkin avec son pignon et sa porte d'entrée travaillée, vous arrivez à l'ancienne maison-atelier de Jean Van Hall (1905)  située au n°90.   Vitrail en forme de libellule, sgraffites ornés  de fleurs, fer forgé se déployant en ailes de papillon,  la nature y est une source d'inspiration fabuleuse... pour notre plus grand plaisir!

Au n°106 de la rue Gallait, hommage au peintre romantique Louis  Gallait,   se trouvait autrefois l'atelier du sculpteur Louis Van Cutsem.   Une longue façade au n°129-131  abrite l'école communale n°2 construite en 1897 par H. Jaumot: équerre, mappemonde, plume, lyre, ces motifs de faïence rappellent les disciplines enseignées.

Le n°82 de la rue des Ailes - avec son décor historique - fait face à la rue Vondel : quelques pas permettent d'admirer une succession de portes d'entrée étonnantes.  Le n°121  propose un jeu décoratif de carrelages dont un chérubin cueillant des cerises !

L'architecte Henri Jacobs s'est investi avec brio dans l'architecture scolaire et sociale de la commune.  Trois maisons particulières sises Av.Maréchal Foch complètent la découverte du maître.  Au n°7, guirlandes de fleurs, belle corniche en bois et bretèche confèrent à la façade, joliment restaurée, une grande élégance.   La ferronnerie ornant la porte d'entrée du n°9 mentionne le nom de l'architecte: il s'agissait de sa maison personnelle. Les initiales de Henri Jacobs sont également reprises dans le jeu décoratif de la bouche d'aération.  L'architecte fait appel au peintre Privat Livemont, natif de la commune, pour concevoir le magnifique sgraffite dont les tons jaune orange, font de cette demeure un lieu haut en couleurs.

A l'angle de la rue Verwée,  le sculpteur Charles Van der Stappen met à l'honneur, à travers la réalisation de la fontaine, le paysagiste Alfred Verwée en évoquant le monde animalier, son sujet de prédilection.  Au-delà de l'Athénée Alfred Verwée, des boutiques larges d'1m30, aux toitures originales, occupent l'angle.  Henri Jacobs agrandit l'habitation par l'encorbellement des étages : belle ingéniosité !

Le n°19 de la rue Creuse abrite l'espace théâtral Scarabaeus. Décorée de carrelages, la maison située au n°11 arbore fièrement un paon, symbole de pérennité, faisant la roue.  Tout à côté on découvre une adorable maison de campagne derrière laquelle se profile la tour de l'église Saint -Servais.  A l'angle, une restauration récente dévoile la richesse du décor de façade du n°10 de l'avenue L. Bertrand (E.Rocher-1909).

Déambuler dans la rue Jenatzy est un plaisir pour les yeux : au n°25 (P.Piquet-1908), pignon en escalier, fenêtres à meneaux et figures sculptées forment un décor historique séduisant inspiré d'une façade brugeoise! Au n° 13-15, un univers enchanteur est évoqué par dix-huit petits panneaux en céramique représentant cygnes et nénuphars.   La découverte se poursuit au n°9 par un lever de soleil illustré dans un splendide vitrail (A. Dankelman-1906).  Deux maisons plus loin, quatre visages féminins décorent la façade portant l'inscription « Hoop in toekomst ».  Les jeux de panneaux de céramiques du n°1-3 donnent l'impression d'un palais oriental.

Dans la rue Ernest Discailles, à hauteur du n°9 (F. Van Boelen-1904), un bel immeuble de rapport présente une magnifique porte centrale, deux fenêtres en forme de fer à cheval, un décor de sgraffites et de jolis balcons.

Hauts lieux du sport d'après guerre,  la piscine vient de souffler ses cinquante premières bougies : le temps d'un plongeon découvrons au n°56 de la rue de Jérusalem le Neptunium (M. Senterre-1947) : un intéressant exepmple d'architecture moderniste.  Le peintre Géo De Vlamynck,  a conçu les cartons de la mosaïque marine décorant le hall d'entrée.
Au n°17 de la rue Vogler nous retrouvons l'artiste Privat Livemont qui y réalise,pour son neveu artiste-peintre, une allégorie de la peinture florale : une jeune femme, palette à la main, peint des marronniers en fleurs.

Pierre De Cruyer (1821-1890), dit Pogge, est une figure légendaire du quartier.  Loyal et honnête, sa droiture lui valait d'être consulté par les habitants pour trancher les différends.  Sur la place qui lui est dédiée trône le buste d'un de ses contemporains Emmanuel Hiel (E. Namur) à l'ombre d'un arbre plus que centenaire.

En descendant la rue Laude, la belle façade du n°20 retient toute l'attention: l'architecte Joseph Diongre, célèbre par la construction de l'INR place Flagey,  fait en effet appel à Privat-Livemont pour l'orner de sgraffites.  Au sommet de la façade figurent deux têtes de bouc, motif repris également sur la poignée de la porte.   Que de perles dans ce quartier!