Cet été, le photographe Manuel Lauti a immortalisé à l’ancienne les promeneurs du parc Josaphat. Les passants recevaient leur photo en noir et blanc en 15 minutes. Un projet photographique pour provoquer des rencontres, mais aussi pour expliquer son procédé photographique aux passants.
Le photographe
Manuel Lauti a vécu 15 ans à Schaerbeek, il a exposé à Schaerbeek, il a travaillé pour des associations schaerbeekoises, il s’est marié à Schaerbeek, il habite encore à deux pas de Schaerbeek. « J’y passe encore beaucoup de temps. Le parc Josaphat évoque donc pas mal de souvenirs pour moi », précise le photographe. Avec l’auteur Frank Andriat, Manuel Lauti a par ailleurs élaboré un livre de photos et de textes sur notre commune, “Schaerbeek sur la pointe des pieds”.
Le procédé photographique
Manuel Lauti photographie à l’ancienne. Il utilise un procédé qu’on appelle une “chambre de rue”. Il utilise un pied qui date de 1914 et un objectif de 1930. « J’ai construit le reste de la chambre photographique avec du matériel de récupération avec l’aide d’un ami, Raymond, fin connaisseur en menuiserie. »
Lorsque des passants acceptent de poser, Manuel place un papier photographique dans la chambre. Pour que l’image se révèle sur le papier, le photographe enlève pendant quelques secondes le bouchon qui ferme l’objectif. Après un procédé chimique, le photographe obtient une image négative, puis une positive. En moins de 15 minutes, les passants repartent avec leur photo.
Les portraits
« Réaliser des portraits, c’est avant tout une manière de partager des moments. C’est aussi pour moi l’occasion d’expliquer aux plus jeunes ce procédé photographique qui date d’une autre époque. » Car Manuel Lauti donne aussi des cours de photo dans des écoles.
« De ces rencontres, je garde de supers souvenirs. Comme ce couple, marié au matin à l’Hôtel communal de Schaerbeek, qui m’a demandé de réaliser une photo d’eux avec ma boîte photographique. C'est un beau cadeau de la vie, un instant que l'on n'oublie pas ! Je me rappelle également d’une dame âgée qui était ravie de poser devant moi, ça lui rappelait l’époque de son père. »
Et que va-t-il faire de toutes ces photos immortalisées au parc Josaphat ? « Je n’ai pas encore de projet pour ces images, précise Manuel. Mais qui sait, peut-être feront-elles l’objet d’une exposition ou d’un livre sur les promeneurs du parc. »