Parcours n°4 La Place des Bienfaiteurs et alentours

Conçue par l'architecte paysagiste Edmond Galoppin, renommé par la création du parc Josaphat, la place des Bienfaiteurs (déjà centenaire !) bénéficie désormais d'un classement. Elle accueille, à l'ombre de majestueux marronniers, une fontaine de neuf mètres de hauteur, dessinée par Henri Jacobs en 1907. Le sommet du monument nous dévoile l'origine de son appellation : une dame abrite sous son large manteau un vieillard et un orphelin. Par cette allégorie, le sculpteur Godefroid Devreese a rendu hommage à la charité des bienfaiteurs envers les plus démunis. Au pied du monument, une paysanne schaerbeekoise appuyée contre un panier de légumes contemple un blason représentant un cerisier, symbole de la commune. Située à mi-parcours de la montée de l'avenue Rogier, cette place est bordée d'édifices remarquables. Dès l'origine, la majorité d'entre eux abritaient des commerces : boulangeries, boucheries, cafés...

De la rue Artan à l'avenue Rogier, des façades aux styles variés se côtoient en toute harmonie. De nombreux détails sculptés les animent joliment tels ces visages d'enfants surmontant les portes d'entrées du n°10 (N. Deschamps) ou cette tête de satyre accueillant le visiteur de la maison voisine.

Des guirlandes de feuilles de marronniers encadrent les ouvertures de la maison de maître située au n°7. L'ancienne entrée carrossable de cette belle habitation bourgeoise (Van den Eng) permet d'accéder en intérieur d'îlot au projet de rénovation urbaine de Joël Claisse visant à réhabiliter une ancienne brasserie et à adapter les lieux en logements et bureaux.

Un cerisier se déploie devant les belles demeures édifiées vers 1909 par l'architecte Henri Jacobs. Apercevez-vous entre les branches les putti tenant une lampe à huile ? L'artiste Privat Livemont y a développé aux différents étages un décor de sgraffites. La façade du n°6 présente une belle corniche en bois galbé tandis que sous celle de la maison voisine se déploie un décor floral. D'autres panneaux de sgraffites encadrent le balcon dont la balustrade en fer forgé est animée de lignes Art Nouveau.

Ouvrant la perspective, les deux bâtiments d'angles réalisés par Linet aux n°1 et 31 et surmontés à l'origine d'une toiture conique, invitent à poursuivre la promenade dans l'avenue Rogier qui relie le quartier de la Gare du Nord à la Place Meiser.

Rappelant la présence du peintre dans la commune, la rue Eugène Smits vous conduit à l'avenue Dailly. Aimez-vous les chats ? Au n° 48 vous serez comblés ! Alban Chambon a agrémenté le 3ème étage de cette façade d'une amusante frise de carreaux de faïence. « Oost West, Thuis Best» telle est la devise inscrite au n°33. Briques rouges, pignon à gradins, jolie lucarne, putti sculptés apportent tout le cachet d'autrefois à cette demeure élevée en 1907  (J. Vincke).

Au n°22, peintures vertes et vitraux jaunes donnent un caractère printanier à cette façade toute en sobriété.

 

Place au modernisme au n°33-35 de la rue Monrose ! L'atelier construit par A. Deboodt en 1930 abritait les réalisations du maître verrier Florent Prosper Colpaert dont vous découvrirez certains vitraux notamment à l'hôtel communal et à l'église Sainte -Suzanne. A quelques pas de là, du n°47 au n°51, Jean-Jules Eggericx bâtit rue Monrose un intéressant ensemble de maisons appartenant à l'Art Déco géométrique.

Au début de la rue Van Hammée, une inscription rend hommage à cet homme qui fut le premier conservateur des Musées Royaux d'Art et d'Histoire. Tout en remontant cette artère, profitez de la vue plongeante donnant sur l'impressionnante coupole de l'église royale Sainte-Marie. En 1923, l'architecte Bartholeyns a édifié à l'intersection des rues Van Hammée n°53 à 61 et Albert De Latour n°56-64 un ensemble de maisons éclectiques alliant avec bonheur des éléments Art Déco au style Beaux-Arts.

Avez-vous déjà admiré les peintures marines du baron Louis Artan de Saint-Martin (1837-1890) qui résida un temps à Schaerbeek ? La rue qui porte son nom accueille au n°44 (J. Diongre) une demeure élégante parée de fenêtres à petits bois; un beau travail de la pierre encadrant les ouvertures les fait ressortir en contraste avec les briques rouges de la façade. Un peu plus loin, c'est la combinaison de la brique blanche et de bandeaux de pierre bleue qui embellit le n°30, avec son pignon surmonté d'un vase.

Dans la même artère, différentes réalisations de l'architecte Henri Jacobs attirent le regard dont le n°4 formant l'angle avec la place des Bienfaiteurs.

Arrivé à la place, faites un petit crochet par le n°11 de la Grande rue au Bois. L'arc outrepassé de l'ouverture de la cuisine cave est repris dans les différentes baies de la façade. La forme ondoyante des consoles supportant le bow-window s'inspire du monde végétal à l'image des fleurs taillées dans la pierre de part et d'autre de la belle porte d'entrée en bois clair.  Plusieurs maisons de la place des Bienfaiteurs, dont le n°26, ont été primées à l'occasion des différents concours d'architecte organisés par la commune de Schaerbeek. Avez-vous reconnu le rusé animal qui surplombe cette façade datant de 1909 ?

Un décor de glycines embellit l'étonnante façade au n° 3 de la rue F. Binjé, toute en tonalités orangées. Longez ensuite les maisons quasi-jumelles des n°14-16, surmontées d'un petit pignon. Pour orner une imposte, l'architecte décorateur Paul Cauchie a réalisé au n°21 un sgraffite présentant un beau profil féminin.

Durant l'entre-deux-guerres Joe Ramaeckers a édifié à l'angle de la rue J. Impens et de l'avenue Stobbaerts un imposant immeuble accueillant à son sommet une terrasse. De façon très originale, une haute verrière fait le lien entre les deux façades marquant l'angle. Jouxtant le porche d'entrée, de hautes figures sculptées semblent porter les cinq étages qui se développent en encorbellement. Ceci vaut bien un petit aller-retour !

Le Général Eisenhower, qui dirigea le débarquement en Normandie en 1944, assista en personne à l'inauguration de cette avenue schaerbeekoise arborée et bordée de belles maisons bourgeoises, tel le n°94. Voici aux n°97-99 deux maisons mettant en lumière le style néo-renaissance flamand. Semblables et différentes à la fois,  elles se distinguent par la hauteur du fronton décalé pour la villa Martha dont le nom se décline dans un jeu de carreaux de faïence. Du haut de ces façades, deux visages barbus semblent nous sourire et nous inviter à poursuivre la promenade jusqu'au parc Josaphat, à deux pas...

 

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