Château Eenens - Terlinden

La Maison des Arts de Schaerbeek constitue aujourd’hui un des rares vestiges du passé schaerbeekois. Son origine remonte au début du XIXème siècle.

 

En 1826, Charles-Louis Eenens, riche marchand de draps, fait construire une demeure patricienne au lieu-dit « Op den Zavel ». Située aujourd’hui en retrait du n°147 de la chaussée de Haecht, la propriété s’étend à l’origine sur une superficie de 81 ares, jusqu’à la rue de la Poste.

Le 26 septembre 1830, le prince Frédéric d’Orange y commande l’évacuation de Bruxelles par les armées hollandaises. Pour l’anecdote : craignant d’être empoisonné par les révolutionnaires, Frédéric refuse toute nourriture et n’accepte qu’une tasse de thé préparée par son aide de camp. Cette tasse de thé est toujours conservée à la Maison des Arts.

 

Alexis-Michel Eenens (1805-1883), fils de Charles-Louis, hérite de la maison à la mort de son père. Brillant militaire, il se distingue pendant les évènements de 1830, lors de la reprise de la citadelle de Namur aux Hollandais. En sa qualité d’Inspecteur Général de l’Artillerie, il reçoit en son hôtel particulier quelques personnalités de premier plan diplomatique telles que le roi Oscar II de Suède ou le général Lebrun (aide de camp de l’empereur Napoléon III).

Le Lieutenant-général fait ajouter deux ailes latérales au bâtiment central, ainsi qu'un porche et un troisième niveau. Mais il doit se résoudre à réduire son domaine. En 1875, une grande partie est expropriée pour permettre l’urbanisation du quartier.

général Eenens

A sa mort, la demeure passe aux mains de sa fille unique Thérèse Eenens, épouse de Georges Terlinden, procureur général à la Cour de Cassation. Ils font construire une nouvelle tour carrée à la maison ainsi qu’une annexe accolée aux écuries: la sellerie, qui est aujourd’hui un Estaminet.

Durant les derniers mois de la première Guerre Mondiale, le château est occupé par l’Etat-major de l’aviation allemande.

En 1919, Georges Terlinden est nommé vicomte en récompense de son action de défense de l’indépendance de la magistrature face à l’occupant allemand.  Il occupe la demeure jusqu’à sa mort.

En 1950, l’administration communale de Schaerbeek s’en porte acquéreur pour en faire la « Maison des Arts », centre culturel ouvert à de nombreuses manifestations et expositions artistiques.

 

maison des arts - façade arrière