Gildard Marie Auguste Reyers est né à Aerschot le 30 août 1843. Il entre à l’École Militaire le 3 mars 1862. Sorti premier de sa promotion en 1864, le Ministre de la Guerre, le général Chazal, le fait nommer sous-lieutenant d’infanterie au 9e de Ligne. Il n’y reste que très peu de temps pour être ensuite attaché à la brigade topographique du génie à Anvers. Malgré ses qualités de militaire, sa faible constitution le fait souvent tomber malade si bien qu’il est finalement attaché au Dépôt de la Guerre.
Liévin Herremans, Portrait d’Auguste Reyers, 1888, huile sur toile, Collection artistique de Schaerbeek (inv. 467)
Nomination comme sous-lieutenant d’infanterie, 19 mars 1864, Archives communales de Schaerbeek
Il continue à monter en grade et est nommé lieutenant en 1868. Il poursuit alors ses études à l’École de Guerre puis y enseigne dès 1877. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870 et 1871, il est envoyé à Sedan avec la charge d’examiner le dispositif des canons. En 1894, il est nommé chef d’État-major à Liège. Pour raisons de santé, il est admis à la retraite en 1897 et se retire à Schaerbeek au n°176 chaussée de Haecht. Ses amis libéraux l’encouragent à s’impliquer dans la politique locale. Il est alors élu conseiller communal le 18 octobre 1903 et devient échevin de l’Instruction publique le 12 décembre 1905. À ce poste, il s’attache à renforcer les comités scolaires, crée des cours de chant pour les jeunes filles, et pose les bases du projet du groupe scolaire de Linthout.
Il est réélu en 1907 et nommé bourgmestre le 28 février 1909. Pendant son mandat, il a notamment comme grands défis de superviser la reconstruction de l’Hôtel communal complètement détruit par un incendie criminel en avril 1911, mais également de faire tourner l’administration pendant la Première guerre mondiale et d’assurer le ravitaillement de la population. Il est, avec le bourgmestre Adolphe Max, de ceux qui ont essayé de négocier avec les Allemands lors de leur entrée à Bruxelles. En 1916, il refuse de donner la liste des chômeurs aux Allemands qui souhaitent les envoyer aux travaux forcés, ce qui donne lieu à une perquisition du bâtiment, en vain. Une fois la guerre terminée, il accueille le 1er juin 1919, en grande pompe, le Roi Albert et la Reine Elisabeth, pour célébrer la liberté mais aussi inaugurer l’Hôtel communal flambant neuf. Deux jours auparavant l’Hôtel communal étaient célébrées les funérailles solennelles de trois résistants civils fusillés au Tir national : Gabrielle Petit, Mathieu Bodson et Aimé Smekens.
Nomination d’Auguste Reyers comme bourgmestre, 28 février 1909, Archives communales de Schaerbeek
Auguste Reyers bourgmestre, photographie extraite de l’ouvrage Louis Bertrand, Schaerbeek pendant la guerre, Bruxelles, 1919.
Auguste Reyers dans son bureau de bourgmestre, photographie, Archives communales de Schaerbeek
Henri Lemaire, Le conseil communal en 1918 (Auguste Reyers est à l’avant-plan à droite, tenant le journal), huile sur toile, Collection artistique de Schaerbeek (inv. 204).
Inauguration de l’Hôtel communal en présence du Roi Albert et de la Reine Elisabeth, 1er juin 1919, photographie, Archives communales de Schaerbeek.
En 1921, Reyers décide de ne pas se représenter aux élections. Il meurt le 30 mai 1924. Selon ses volontés, les funérailles ont lieu dans la plus stricte intimité.
Faire-part de décès, Archives communales de Schaerbeek
Son buste, réalisé par le sculpture Égide Rombaux en 1919, nous le montre avec quelques-unes de ses nombreuses décorations notamment l’Ordre de Léopold (chevalier et officier) et la Croix Militaire. Il a aussi reçu le titre de Chevalier de l’Ordre de la Couronne de Roumanie, l’insigne de 4e classe de l’Ordre du Trésor Sacré décerné par l’Empereur du Japon, la médaille décorative du règne de Léopold II, la médaille commémorative de la guerre 1870-1871, la Croix civique de 1ère classe de la guerre 1914-1918 et l’insigne de Commandeur de l’Ordre de la Couronne.
Le dossier militaire d’Auguste Reyers a été offert à la commune de Schaerbeek par son fils.
Égide Rombaux, Auguste Reyers, 1919, marbre, Collection artistique de Schaerbeek (inv. 209).
Nomination chevalier Ordre de Léopold, Archives communales de Schaerbeek
Médaille commémorative règne de Léopold II, Archives communales de Schaerbeek
Ordre Sacré du Trésor décerné par l’Empereur du Japon, Archives communales de Schaerbeek