Tir national

En lieu et place de l’actuel complexe RTBF / VRT, le Tir National disposait autrefois d’une réputation internationale. L’élite des tireurs européens s’y affrontaient au cours de joutes attirant une foule toujours plus nombreuse.

Les Cibles nationales

Pour répondre à l’engouement que suscite l’exercice du tir en Belgique, Charles Rogier, ministre, et Eugène Dailly, bourgmestre de Schaerbeek, décident en 1859 de créer un stand de tir national permanent place Dailly, à l’emplacement de la Caserne Prince Baudouin (qui date, elle, de 1894).

D’abord constitué de stands provisoires, le lieu de tir se dote rapidement de bâtiments en pierres et briques aux sommets crénelés. L’inauguration officielle des « Cibles nationales »  a lieu à l’occasion des fêtes de septembre en 1861.

Tir national

Un déménagement qui s’impose

Vingt ans plus tard, le perfectionnement des armes à feu, à la portée de plus en plus longue, ne permet malheureusement plus un entraînement optimal dans des stands devenus trop petits. De plus, l’expansion urbanistique du quartier lancée par l’Exposition nationale du Cinquantenaire rapproche dangereusement la zone bâtie du champ de tir. Trouver un nouveau lieu d’entraînement au tir s’impose !

Plusieurs communes bruxelloises veulent que le nouveau bâtiment s’installe sur leur territoire, mais Schaerbeek garde la faveur du gouvernement et acquiert pour cela un terrain de 30 ha, situé aux confins de la commune, aux abords d’Evere et de Woluwé.

Un centre d’entraînement très complet

L’inauguration officielle du Tir national a lieu le 15 juillet 1889, en présence du roi Léopold II.

Conçu en style néo-médiéval, en briques et pierre blanche, le bâtiment est doté d'un imposant pavillon central à tourelles. Les locaux de tir, répartis sur deux niveaux, permettent des lignes de feu superposées. On y vient tirer au fusil, au revolver et à la carabine « Flobert » très en vogue en cette fin de XIXe siècle. Au nord-est du site, un terrain arboré et vallonné permet de s'exercer à la chasse sur des oiseaux artificiels.

tir national

Outre aux particuliers, le stand de tir sert de lieu d’entraînement aux membres de la garde civique et de la garnison de Bruxelles, ainsi qu’aux carabiniers dont la caserne s’établit en 1894 sur l’emplacement du premier Tir national. En leur honneur, on baptise l’esplanade jouxtant le Tir « Place des Carabiniers ».

Guerres mondiales... le début d’une autre histoire

Durant la première Guerre mondiale (1914-1918), le Tir national est réquisitionné par les forces allemandes. Des soldats et résistants y sont fusillés. En mémoire de ces héros, un monument est érigé devant le Tir national et inauguré le 10 avril 1919.  Il est malheureusement détruit lors de la seconde guerre mondiale lorsque les Allemands reprennent possession du site et perpétuent leur sinistre œuvre d’exécution.

Inauguration monument

L’Enclos des fusillés

A la fin de la seconde guerre mondiale, la prairie où furent  fusillés les résistants, est transformée en lieu de mémoire : l’Enclos des fusillés.

Pour laisser place à l’actuel complexe de la VRT – RTBF, en 1963, le Tir national est démoli. L’Enclos des fusillés est néanmoins préservé et pérennisé.

Chaque année, lors du dernier dimanche d’avril, les plus hautes autorités de l’Etat y commémorent non seulement le sacrifice des fusillés, mais aussi l’anniversaire de la Libération des camps de concentration nazis (avril – mai 1945).