Archive : La gare de Schaerbeek

Une archive à la loupe

Située place princesse Elisabeth, près des bords de la Senne et du canal, la gare est un des bâtiments emblématiques de la commune de Schaerbeek. Voici son histoire.

La halte de Helmet

En 1835, la première ligne de chemin de fer belge, qui relie Bruxelles à Malines, est inaugurée. Le premier train part de la gare de l’Allée verte, aujourd’hui disparue. Les rails traversent le bas de Schaerbeek et longent les bords de la Senne et le domaine Monplaisir. Afin de desservir le quartier de Helmet, un premier bâtiment est construit en 1864 aux environs de l’actuel croisement entre les rues Rodenbach et Anatole France. Cette halte sert aussi de logement au garde-barrière.

Un premier bâtiment

Progressivement, le transport ferroviaire de marchandises s’intensifie. Afin de soulager les gares du Nord et de l’Allée verte, l’État décide d’acheter des terrains pour augmenter la superficie des rails au niveau de la gare de Helmet et d’en faire une véritable gare de formation et de triage.

 
 

En 1888, un nouveau bâtiment est alors construit le long de la toute nouvelle place Nationale (qui deviendra la place princesse Elisabeth). Les plans sont dressés par l’architecte Franz Seulen, attaché à l’administration des chemins de fer de l’État. Le style choisi est le néo-renaissance flamande, qui fait écho au style de l’hôtel communal qui vient juste d’être inauguré.  

 
 

Un deuxième bâtiment

Plusieurs accidents graves montrent qu’il est urgent d’agrandir les lieux pour permettre aux trains venant de la gare du Nord de poursuivre leur route ou de s’arrêter à Schaerbeek en toute sécurité.  L’ancien viaduc étriqué qui enjambait les rails et le canal est remplacé par un pont monumental et le nombre de voies ferrées est augmenté.

En 1913, L’Etat prévoit d’agrandir la gare mais le déclenchement de la Première guerre mondiale retarde le projet qui n’est finalisé qu’en 1919 . Franz Seulen conçoit donc une deuxième aile au premier bâtiment, toujours dans le style néo-renaissance flamande. Ce bâtiment, plus grand que le premier, est prévu pour accueillir les voyageurs et se compose d’une grande salle des pas-perdus et de plusieurs guichets. Une deuxième partie est destinée à loger le chef de gare et une troisième partie est réservée aux bureaux.  

 

 
 

 

 
 

 

 
 

La gare pendant Première Guerre mondiale

La gare de Schaerbeek étant devenue l’une des plus importantes du pays, les Allemands y voient une porte d’entrée idéale à la capitale pendant toute l’occupation de 14-18. Lors de la signature de l’Armistice, c’est par là notamment que les occupants ont quitté la ville. Non sans mal car un train de munition explosa accidentellement, causant quelques dégâts.

 
 

La gare pendant la Seconde Guerre mondiale

En 1943, suite à une ordonnance des autorités occupantes allemandes, les ouvriers belges sont réquisitionnés pour le travail forcé en Allemagne. La gare devient donc le théâtre de déportations. Pour empêcher ces faits, la résistance n’hésite pas à mener des actes de sabotages pour retarder le départ des trains et permettre à certains de s’échapper.

En 1943 et 1944, les alliés bombardent les installations ferroviaires, dont celles de Schaerbeek. Les bombardements des 8 et 11 mai 1944 font un grand nombre de victimes civiles dans les quartiers situés entre la gare de Schaerbeek et la gare du Nord.

La gare aujourd’hui

À partir de 1980, suite à l’expansion du transport routier de marchandises, la gare de Schaerbeek subi un certain déclin. Les voyageurs se font plus rares et les guichets sont automatisés. La grande salle des pas-perdus est alors inutile.

Longtemps fermée, elle a aujourd’hui trouvé une nouvelle jeunesse grâce à la création du musée Train World. La vieille halte de 1864 a elle aussi été rénovée et intégrée au musée.

 
 

Vous souhaitez en savoir plus ? Contacter le service des Archives communales : (archives@schaerbeek.irisnet.be)

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