Une archive à la loupe
Au centre de l’avenue Louis Bertrand, on trouve un vase sculpté par Godefroid Devreese et offert à la commune par l’industriel Raoul Warocqué en 1911. Ce vase marque l’emplacement du chœur d’une église aujourd’hui disparue.
L’église de Schaerbeek
La première mention officielle d’une église à Schaerbeek se trouve dans un acte daté de 1120. L’édifice consiste alors en une petite chapelle romane, probablement construite dans le courant du XIe siècle. À la fin du XIIIe siècle, une petite église de style gothique vient remplacer le bâtiment précédent. Le chœur est achevé vers 1300. Plusieurs cartes permettent de situer l’église : sur la rive gauche du Maelbeek, au croisement de plusieurs chemins (au niveau des actuelles rues de la Ruche et Josaphat).
Dépendances de l’église
Dès 1277, il est attesté qu’un ermitage est accolé à l’église. Plusieurs femmes pieuses s’y sont enfermées jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, moment où l’ermitage est probablement détruit. Un règlement de 1715 nous informe sur l’organisation d’une journée de recluse : le lever a lieu à 4h du matin, la matinée est consacrée aux prières et l’après-midi est réservée aux travaux de dentelles.
L’existence du presbytère est avérée depuis 1425. Il occupe alors le même emplacement que le bâtiment actuel situé un peu en retrait de l’avenue Louis Bertrand. L’ancien bâtiment est détruit par un incendie en 1585. Il faudra attendre 1750 pour que le bâtiment soit enfin reconstruit. L’édifice actuel est érigé selon les plans de François Suys entre 1845 et 1847.
C’est au XVIe siècle qu’une école paroissiale est fondée à Schaerbeek. Les bâtiments en forme de L sont construits au bord du Neerweg (rue Josaphat), à peu près à l’emplacement de l’actuelle école primaire n°1. L’enseignement y est donné soit par un instituteur agréé par le curé de Saint-Servais, soit par le curé lui-même. L’école est mixte et les enfants nécessiteux y sont acceptés. Sous la domination française (début du XIXe siècle), l’école est supprimée et est remplacée quelques années plus tard (1816) par une école officielle.
Restaurations et transformations
L’église a été transformée au fil des siècles mais son aspect général présente une nef à trois travées, un chœur à deux travées se terminant par un chevet à trois pans. La tour de trois étages est probablement construite sur la base de l’édifice roman et surmontée d’une haute flèche. L’église est également entourée d’un petit cimetière.
Au XVIe et XVIIe siècles, la tour est plusieurs fois endommagée et restaurée à la suite des différents conflits qui agitent le territoire (guerres de religions, guerre de trente ans). Une restauration du chœur et des toitures a lieu au milieu du XVIIIe siècle. En 1842, la nef et la tour sont entièrement démolies pour être reconstruites en réutilisant une partie des matériaux.
Une nouvelle église
Entre 1871 et 1876, une nouvelle église Saint-Servais est bâtie selon les plans de Gustave Hansotte. Située en surplomb de la petite église médiévale, le nouvel édifice rend donc obsolète sa consœur. Le culte n’y est donc plus célébré et elle est laissé un temps à l’abandon.
Réaffectations
Vers 1886, l’administration communale décide de mettre l’ancienne église à la disposition de la Société royale de Gymnastique de Schaerbeek . La nef sert alors aux exercices de boxe et aux passes d’armes, les bas-côtés sont réservés aux engins d’exercices (espaliers, barres, cordes, poids, etc.). Des vestiaires et des douches sont installés dans l’entrée.
En 1891, les autorités schaerbeekoises décident d’installer la nouvelle école de dessin dans la vieille église, obligeant la Société à déménager provisoirement vers l’école moyenne des garçons, chaussée de Haecht. L’ancienne église est complètement démolie en 1905 pour laisser la place à l’aménagement de l’avenue Louis Bertrand. Raymond Pelgrims a réutilisé pour le pont à arches menant à son château de Grand Bigard plusieurs moellons de l’ancienne église. Ainsi, il subsiste encore quelques pierres de cet édifice schaerbeekois.
lien vers archive à la loupe sur la Société royale de gymnastique
Le culte de saint Servais
En Belgique, on trouve une trentaine de paroisses placées sous le patronage de saint Servais. Cet évêque de Tongres a vécu au IVe siècle et, selon la Légende dorée, il a essayé de protéger ses paroissiens de l’arrivée des Huns dans les Gaules. Il meurt à Maastricht des suites d’une fièvre.
On ignore quand le culte de saint Servais est arrivé à Schaerbeek. Une gravure du XVIIIe siècle atteste de la présence d’une chasse contenant des reliques de saint Servais de même que du fait que les paysans venaient prier le saint pour la guérison de leurs animaux.
Vous souhaitez en savoir plus ? Contacter le service des Archives communales : (archives@schaerbeek.irisnet.be)
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