Archive : Les sculptures du parc Josaphat

Une archive à la loupe

Le parc Josaphat forme un véritable musée de sculptures en plein air. Cependant, on passe souvent devant elles sans les voir. Nous vous emmenons en promenade pour (re)découvrir ces œuvres d’art.

Au fil des étangs

Commençons notre balade au début de l’avenue des Azalées et descendons vers le kiosque à musique et vers la Laiterie.

L’élagueur

En tournant à droite, nous remarquons une sculpture en bronze placée au milieu d’un parterre de fleurs. En 1902, le statuaire Albert Desenfans (1845-1938), alors président de la Commission des Beaux-arts de Schaerbeek, sollicite l’acquisition de son œuvre, qu’il a réalisée en 1895.Il estime qu’elle pourra s’intégrer parfaitement dans l’espace public. Le choix du parc Josaphat est alors tout trouvé pour cet élagueur qui contemple la cime des arbres.

 

Le mémorial Henri Weyts

Derrière la Laiterie, nous trouvons le monument consacré au musicien et compositeur Henri Weyts (1868-1934). Erigé à l’initiative de la Fédération des Sociétés Schaerbeekoises, le mémorial est inauguré le 25 août 1935. Pour l’occasion, un « Festival Henri Weyts » est organisé dans le parc, au cours duquel différentes chorales entonnent les compositions du défunt musicien. Le monument, qui fait judicieusement face au kiosque à musique, se compose d’une stèle avec un médaillon en bronze représentant Henri Weyts, œuvre de Georges De Leener, et d’une plaque avec l’inscription « nul n’a mieux traduit la souffrance, le labeur, la joie du peuple ».

 

Eve et le serpent

En face de la Laiterie, au pied d’un arbre, est installée une deuxième œuvre du sculpteur Albert Desenfans. Réalisée en 1890, cette statue en bronze représente Eve, accoudée à un arbrisseau et écoutant le serpent. En 1907, le Gouvernement, qui l’avait acquise, la donne en dépôt à la commune de Schaerbeek, qui la place au parc sur l’avis de l’artiste lui-même.

La Fontaine d’amour

Un peu plus loin, se situe une sculpture en marbre de Carrare et marbre gris. En 1943, le négociant François De Roy décède sans enfant et lègue par testament à la commune de Schaerbeek une somme de 150.000 francs pour l’érection d’un monument figurant la légende de la fontaine d’amour. Ce n’est qu’en 1986 que la commune lance le concours pour la réalisation de cette œuvre. Entre-temps, la somme léguée a été capitalisée et s’élève alors à 900.000 francs. Le choix du jury se porte sur le projet de Mon De Rijck, représentant la jeune Herlinde se jetant et se noyant dans la fontaine à la suite d’un chagrin d’amour. La sculpture est inaugurée en mai 1988.

Cendrillon

Près du kiosque à musique, nous attend la délicate Cendrillon d’Edmond Lefever (1839-1911). Réalisée en 1881, cette sculpture en bronze a remporté une médaille aux salons de Port-Adélaïde et de Melbourne, en Australie. Elle a aussi été présentée aux expositions de Paris et de Berlin, où elle a rencontré un vif succès. En 1905, sur la sollicitation de l’artiste, la commune achète l’œuvre et la place dans le parc.

Mémorial Emile Verhaeren

Quelques pas plus loin, arrêtons-nous devant le monument érigé à la mémoire du poète Émile Verhaeren (1855-1916). Le buste en pierre blanche dû au sculpteur Louis Mascré (1871-1929) est placé sur un socle en pierre bleue. Le monument est inauguré le 8 juillet 1928 en présence du bourgmestre Jean Meiser, qui rend hommage à l’écrivain disparu. Ce dernier aurait certainement approuvé de se retrouver dans cet écrin de verdure incitant à la poésie.

Mémorial Edmond Galoppin

Faisons quelques pas et tournons à gauche au prochain chemin pour longer le nord du grand étang. Sur notre gauche, de l’autre côté du ruisseau, perdu dans la végétation, on trouve le mémorial consacré au créateur du parc Josaphat, le paysagiste Edmond Galoppin (1851-1919). Sur une stèle de grès, un médaillon en bronze dû au sculpteur Jean Lecroart (1883-1967) nous montre la figure de Galoppin.

Borée

Avançons jusqu’à l’entrée du pont qui enjambe le grand étang, où nous remarquons la statue du dieu grec du vent du nord, Borée, qui souffle sur les passants. Cette sculpture en bronze, à l’origine dorée à la feuille d’or, a été coulée et placée au parc en 1922. Son plâtre, dû au sculpteur Joseph Vanhamme, a été réalisé en 1904 et présenté aux Salons des Beaux-arts de Gand en 1906 et de Bruxelles en 1907.

 

Maternité

Laissons derrière nous le pont et continuons le long de l’étang vers la plaine de jeux. Là est installée une statue en parfait accord avec le lieu : Maternité de Maurice de Korte. Cette sculpture en pierre rose reconstituée, représentant une mère allaitant son enfant, a été confiée à la commune de Schaerbeek par le Gouvernement en 1951.

Mémorial Oswald Poreau

Dirigeons-nous vers le fond du parc, près de la cascade. Là, apposé sur un des rochers, nous pouvons voir un médaillon dû au sculpteur René Cliquet (1899-1977) et représentant le peintre Oswald Poreau (1877-1955). Ce dernier est né à Schaerbeek. Son atelier était situé à la rue rue Vogler.

Mémorial Hubert Krains

Un peu plus loin, c’est à l’écrivain Hubert Krains (1862-1934) qu’est consacré un monument. Pour accueillir le médaillon réalisé par Paul Wissaert, l’architecte communal Fernand Delbrassinne conçoit un mur de pierres plates dans un style rustique ainsi qu’une vasque recueillant un léger jet d’eau. Le mémorial est inauguré le 14 juin 1936.

Mémorial Philippe Baucq

Eloignons nous de la cascade et arrêtons-nous devant une grande stèle en pierre érigée à la mémoire du résistant schaerbeekois Philippe Baucq, fusillé par les Allemands au Tir national en 1915. Un premier monument honorant la mémoire de Baucq a été placé après la première guerre mondiale sur la place Jamblinne De Meux. Ce monument a été détruit par l’occupant en 1941. Dès 1948, un comité se constitue afin de réunir des fonds pour sa réédification. Malheureusement, entre-temps, l’artiste qui l’a réalisé est décédé et les dessins et les maquettes ont été détruits. Il faut attendre 1965 pour que la commune décide de l’érection d’un nouveau mémorial dédié à Baucq, qui sera placé au parc. La réalisation est supervisée par la Société centrale d’Architecture de Belgique, qui désigne par concours l’architecte Jacques Nisot. Le deuxième monument est finalement inauguré le 27 avril 1974.

Mémorial Albert Giraud

Passons devant la ferme et revenons vers le grand étang et le pont de Borée. C’est là que se situe le monument consacré à la mémoire de l’écrivain Albert Giraud (1860-1929), qui a vécu longtemps à Schaerbeek. Le buste en marbre blanc est réalisé par Victor Rousseau (1865-1954). Le socle porte la simple inscription : « Au poète Albert Giraud 1860-1929 ». Le mémorial est inauguré le 7 juin 1931.

Mémorial Nestor de Tière

Un peu plus loin, nous trouvons un mémorial dédié à un autre écrivain : Nestor de Tière (1856-1920). Le buste réalisé en 1924 par Frans Huygelen ornait auparavant la tombe de l’écrivain au cimetière communal de Schaerbeek. Le buste a été placé au parc à la suite du déménagement du cimetière vers Evere.

Mémorial major Ernest Cambier

Remontons le chemin qui mène à la sortie du parc sur l’avenue général Eisenhower. Entre l’avenue et le parc, dans un petit recoin aménagé, s’élève le monument érigé à la mémoire du major Ernest Cambier (1844-1909), chef d’expédition et inspecteur d’État au Congo belge. Le monument réalisé par Claus Cito (1882-1965) se compose d’une stèle rocheuse sur laquelle est assise une allégorie en bronze de La Renommée tenant un blason avec l’inscription « Fondation de Karema, 1876 et du chemin de fer du Congo, 1888 », qui sont les grandes réalisations du major. Sur le socle, on trouve un médaillon en pierre avec les traits de Cambier. Il est terminé en 1914, mais les autorités communales décident de le soustraire à la vue des occupants allemands. Ce n’est donc que le 11 janvier 1920 que le monument est inauguré en présence du général Wahis, alors gouverneur général honoraire du Congo.

À la plaine du tir à l’arc

Faisons à présent le tour de la grande plaine du tir à l’arc.

Mémorial aux carabiniers

Avant d’entrer dans le parc, arrêtons-nous d’abord le long de l’avenue Louis Bertrand, où se dresse le monument aux carabiniers et aux carabiniers cyclistes morts au combat pendant les deux guerres mondiales. Réalisé par le sculpteur Fernand Gysen (1879-1943) et l’architecte A. Hastat, le mémorial est originellement inauguré en 1921 à la place Dailly où se trouve la caserne des carabiniers. Le monument sera ensuite déplacé le long du parc.

Cariatide

Pénétrons dans le parc et dirigeons-nous vers la droite. Au bord du chemin au milieu de la plaine, nous pouvons admirer une sculpture d’Eugène Canneel (1882-1966). Cette œuvre de pierre blanche reconstituée représente une cariatide, c’est-à-dire une représentation à l’antique d’une femme sous forme de colonne. La sculpture a été englobée en 1968 dans une architecture en brique.

Mémorial Georges Eekhoud

Un peu plus loin, nous trouvons le monument consacré à l’écrivain Georges Eekhoud (1854-1927), qui a vécu près d’un demi-siècle à Schaerbeek. Il a également été professeur de littérature générale auprès des écoles communales. Le monument, conçu par Joseph Witterwulghe (1883-1967), est composé d’un médaillon en marbre blanc à l’effigie d’Eekhoud, posé sur une stèle en pierre blanche accompagnée d’une allégorie de La Campine (région d’où l’écrivain est originaire). Le mémorial est inauguré le 26 octobre 1930.

Pogge

Terminons notre promenade-visite par la dernière œuvre installée dans le parc : la stèle à la mémoire de Pogge, inaugurée le 8 septembre 2017 et réalisée par Dorian Collignon. Pogge, symbole du folklore schaerbeekois a réellement existé. De son vrai nom Pierre De Cruyer, il est né en 1821 et avait cette zwanze caractéristique des bruxellois bons vivants. Il servait souvent de médiateur lors de conversations trop animées qu’il tranchait, le bras tendu et en prononçant « Alles is just ».

 

 

Vous souhaitez en savoir plus ? Contacter le service des Archives communales : (archives@schaerbeek.irisnet.be)

 

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