Une rencontre, des expériences partagées, la volonté de faire bouger les choses, une opportunité,… c’est un peu tout cela qui est à la genèse d’un projet dont la Maison des Femmes peut être fière : le projet « Langues Européennes d’Intégration ».
Genèse d’un projet
C’est au départ d’une amitié et d’un partage d’expériences qu’en 2017, la Maison des Femmes entrevoit la possibilité de travailler avec plusieurs partenaires sur un projet concret visant une meilleure intégration des personnes migrantes dans leur pays d’accueil.
Retroussant ses manches, elle s’attèle alors à la réalisation d’un dossier de candidature auprès du programme Erasmus + pour l’éducation des adultes.
Le projet « Langues Européennes d’Intégration (LEI) » est retenu ! C’est le début d’une belle collaboration entre 5 partenaires de 3 pays différents (Belgique : la Maison des Femmes, Euro-Idea / France : Ecrimed’ / Italie : KlyoLab, ARSAP).
Un objectif : l’intégration par l’apprentissage de la langue
Le projet « Langues Européennes d’Intégration » vise l’apprentissage d’une langue comme outil d’intégration dans le pays d’accueil des migrants. En d’autres termes, il se place dans une perspective citoyenne. Il ne s’agit pas seulement d’apprendre aux personnes étrangères à communiquer mais aussi de leur donner accès à une culture, à ses droits et à ses usages.
Avec, pour point de départ, des ateliers sociolinguistiques
En Français Langue d’Intégration (FLI), l’apprentissage oral et pratique est privilégié, en lien direct avec l’environnement quotidien des apprenants. Loin des livres de grammaire et règles de conjugaison, l’enseignement de la langue se concentre sur les préoccupations pratiques qui sont celles d’une personne étrangère : vivre au quotidien, faire ses courses, chercher un emploi, accompagner ses enfants à l’école,…
Le projet « Langues Européennes d’Intégration » vise à mettre en place un nouvel outil linguistique au départ d’ateliers participatifs organisés à la Maison des Femmes.
Dans un premier temps, du côté de la Maison des Femmes, l’atelier culinaire « Place aux Cheffes » a été retenu comme base de travail.
Un « mix » a donc été imaginé : entre les ateliers « Place aux Cheffes » et des ateliers d’éducation à l’écoute, selon le leitmotiv « Apprendre à écouter pour mieux parler ». Les savoir-faire utilisés dans la mise en situation des ateliers de cuisine et explicités oralement fournissent les contenus linguistiques à travailler, de façon structurée, lors des ateliers d’éducation à l’écoute.
Et des ateliers d’éducation à l’écoute ?
Les ateliers d’éducation à l’écoute sont de véritables séances de gymnastique de l’oreille.
Basés sur une méthode développée par le Pr Tomatis (l’Audio-Psycho-Phonologie), ils permettent d’améliorer sa capacité à ECOUTER plutôt que de simplement entendre.
La stimulation de l’écoute s’effectue grâce à une « oreille électronique » qui filtre les sons et met l’oreille alternativement au repos, puis en activité.
Vers une plateforme d’apprentissage à distance
Tout au long du projet ont été créés quantité de matériaux didactiques, directement basés sur l’expérience des ateliers sociolinguistiques organisés à Rennes, à Pordenone (Italie) et à la Maison des Femmes de Schaerbeek.
Qu’il s’agisse de vidéos tournées lors des ateliers, d’exercices, de fiches pratiques,… le principe a toujours été de partir du vécu des apprenants et de le transformer en outil d’apprentissage.
Avec, in fine, la création d’une véritable plateforme d’apprentissage des langues à distance (plateforme MOOC), libre d’accès. Pour le français bien sûr, l’italien, et, progressivement les autres langues européennes.
La plateforme en ligne permet aujourd’hui à tous les formateurs en langues européennes, travaillant dans les centres de formation et/ou le secteur associatif actif dans l’accueil des migrants, de disposer gratuitement de l’intégralité des outils. En tous lieux et en tous temps.
De quoi aider un peu plus à l’intégration sociale des migrants dans leur pays d’accueil.
Document à télécharger
Flyer de présentation du projet
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