Départ Hôtel Communal – Place colignon.
Avenue Maréchal Foch : Vincent Coen (1860-1908), receveur communal de Schaerbeek demande à Henri Jacobs de lui bâtir cette maison au n°7 en 1905. D’apparence simple, elle fait la part belle à une décoration élégante que l’on retrouvera fréquemment chez Jacobs et qui donne tout son caractère à la façade. Des motifs floraux se retrouvent disposés discrètement sur le bow-window, sur les allèges des fenêtres du 2e étage et sur la corniche incurvée du toit. Comme dans beaucoup de ses constructions, Jacobs aime jouer avec les couleurs des matériaux : ici la brique jaune et la pierre bleue utilisée pour le soubassement et les piliers des fenêtres. L’élégance de cette maison séduit le jury du concours de façade qui lui accorde une prime en 1906.
Le n°9 est la maison personnelle de Henri Jacobs, construite en 1899. Proche à certains égards du style de Paul Hankar par son auvent et son importante décoration sous corniche (hôtel Ciamberlani, rue Defacqz 48), Henri Jacobs y développe cependant ses propres motifs que l’on retrouvera dans d’autres de ses créations. Telles ces colonnes représentant des tiges florales s’épanouissant et ces supports de corniche eux aussi à motifs floraux grimpant jusque sur la toiture. La décoration de sgraffites est due à Privat Livemont. Les fenêtres du 1er étage sont munies de pare-soleil en métal aujourd’hui peints en blanc mais autrefois ornées également de sgraffites. Toute la façade sert de carte de visite à Henri Jacobs puisque qu’il a apposé sa signature sur sa porte d’entrée et son monogramme est visible sur les bouches d’aération sous les fenêtres du 1er étage et sous la corniche. Le H et le J forme également un motif stylisé ornant le soupirail.
Enfin, au n°11, Henri Jacobs construit en 1899 la résidence d’Oscar Declercq, un agent de change. De même largeur et de même gabarit que sa voisine du n°9, cette maison s’en rapproche par certains détails mais s’en éloigne complètement par d’autres : très peu de sgraffites, usage uniforme de la pierre (bleue pour le soubassement, blanche pour le reste), détails néorenaissance. Ces trois maisons ont été classées en 1996
Avenue Voltaire n°41: Henri Jacobs construit cette maison en 1903 pour le docteur Victor Tonglet (1862-1928), ophtalmologue de la clinique scolaire, chef de service à l’Hôpital civil et président fondateur du sous-comité de la Croix-Rouge de Belgique à Schaerbeek. Cette bâtisse est intéressante par l’association d’éléments classiques, comme les fenêtres des chambres, discrètement art nouveau, comme le motif des arcs du bel étage, et plus franchement novateurs comme les fenêtres à linteau métallique et colonnettes de fonte, qu’Henri Jacobs utilise dans le logement ouvrier et dans les écoles.
Rue Ernest Laude n°20 : Joseph Diongre (1878-1963) est professeur d’architecture à l’École industrielle de 1904 à 1924. Il dessine en 1908 les plans de cette maison pour Georges Dupont (1876 – 1952), avocat et professeur d’économie à l’École industrielle de 1906 à 1936. Mélange de style néo-renaissance avec l’usage dominant de briques rouges, les fenêtres cintrées et le bow-window trapézoïdal et de style art nouveau en introduisant les sgraffites sous la corniche du toit comme le faisaient Hankar et Jacobs. Ces sgraffites, réalisés par Privat Livemont, un autre collègue de l’École industrielle (il y donne le cours de dessin de fleurs de 1891 à 1935), ont retrouvés toute leur splendeur grâce à une restauration en 2002. Le profil de femme dans un médaillon situé au dessus de l’imposte de la porte d’entrée attire particulièrement le regard, même s’il se veut discret par sa gamme de coloris en harmonie avec la façade.
Rue Vogler n°17 : Alfred Ruytinckx (1871 - 1908), peintre de fleurs et de natures mortes entre autres, demanda en 1906 à son oncle Privat Livemont de faire la décoration de cette maison-atelier qu’il se faisait construire. Le sgraffite qui se déploie sous la corniche représente une allégorie de la peinture florale, art qu’affectionnaient Livemont ainsi que son neveu et élève. On y voit une jeune femme en train de peindre des marronniers en compagnie d’un angelot. Les motifs prennent vie sous son pinceau pour former une végétation luxuriante qui vient complètement envelopper les deux personnages.
Rue Kessels n° 82-84 : En 1906, Eloi Bartholeyns (1857- 1938), qui fut directeur de l’école primaire Josaphat, demanda à Henri Jacobs de concevoir de nouveaux locaux pour la société de tir à la carabine Flobert l’Avenir dont il était le président. Immeuble très sobre, la décoration épurée consiste essentiellement en un jeu de briques et de pierres sculptées soutenant les balcons. Quelques restes de sgraffites sont encore visibles au dernier étage. La grande baie vitrée au rez-dechaussée du bâtiment témoigne encore de sa fonction de caféestaminet. L’arrière-salle fut transformée en 1907 en un stand de tir où les membres du cercle purent s’entraîner et y organiser des tournois intercommunaux. La façade fut primée au concours de façade de 1906.
Le Groupe Scolaire Josaphat : rue Josaphat n° 229-241 et rue de la Ruche n°30 Ce groupe scolaire comprenant école primaire de 18 classes, école du 4ème degré, école industrielle, bibliothèque populaire, gymnase et piscine, soit 91 salles s’étendant sur 4.239 m². Le tout est inséré en coeur d’îlot avec une dénivellation de 8 mètres. Commandé à Henri Jacobs en 1900, après plusieurs avant-projets et péripéties durant la construction, il fut inauguré le 6 octobre 1907. La décoration extérieure et intérieure est due à Privat Livemont (1861-1936). Le groupe scolaire fut complété et agrandi par la suite, notamment par l’adjonction de nouveaux ateliers du fer, d’une clinique scolaire et servit d’hôtel communal après l’incendie de celui-ci en 1911.
Avenue Louis Bertrand : vase de Godefroid Devreese Ce vase en bronze représentant une Bacchanale, oeuvre de Godefroid Devreese (1861-1941), marque l’emplacement du choeur de l’ancienne église Saint-Servais. Celle-ci, datant du XIIIe siècle fut désaffectée au profit de la nouvelle église bâtie au sommet de l’avenue. Elle servit dès lors de salle du conseil communal, de salle d’armes de la Société de Gymnastique. Elle accueillit les locaux de l’École industrielle à son ouverture en 1891 et fut réaménagée pour la circonstance par Charles Licot (1843-1903), son directeur. L’église fut détruite en 1905. Un vase identique orne le jardin de Mariemont. Tous deux furent offert par Raoul Warocqué. Godefroid Devreese collabora avec Henri Jacobs à la conception du Monument aux Bienfaiteurs des pauvres, place des Bienfaiteurs à Schaerbeek.
Rue Henri Bergé n°71-79 Camille Simoens (1852-1919) fut l’entrepreneur du groupe scolaire Josaphat. Egalement gros propriétaire, il fait bâtir cet ensemble de 5 maisons (dont il a sans doute dessiné les plans) en 1905.
Rue Verwée n°22-26 : Henri Jacobs signe les plans de ce bâtiment en 1903 pour M. Matheusens. Les Matheusens était une famille de géomètresexperts actifs à Schaerbeek. Un de ceux-ci fit notamment une expertise pour Henri Jacobs au sujet d’un mur de clôture de la cité du Foyer schaerbeekois rue L’Olivier. L’immeuble destiné à accueillir des échoppes démontre de l’habilité de Jacobs à s’adapter à l’étroitesse du terrain. Les boutiques du rez-de-chaussée sont larges de 1m50 mais grâce à un ingénieux système d’encorbellement, les étages gagnent plus d’un mètre de surface. Visuellement, l’ensemble paraît à la fois asymétrique et harmonieux avec un côté imposant. La décoration en sgraffites, hélas aujourd’hui disparue, devait encore venir renforcer la splendeur de l’architecture. Henri Jacobs prit grand soin à la conception de cette construction qui se devait d’être économique.