L’aménagement des espaces publics et la nature en ville renvoient tous deux directement au concept d’adaptation aux changements climatiques. Pour rappel, l’adaptation vise à anticiper et réduire les impacts des changements climatiques présents et futurs.
A l’avenir, nous devons nous attendre à des phénomènes de fortes chaleurs en été, à des inondations plus fréquentes ou encore, à des hivers plus doux et humides avec très peu de gel. Pour s'y adapter et garder une qualité de vie agréable à Schaerbeek, certaines mesures peuvent être prises sur le long terme.
Suite à l’étude des vulnérabilités du territoire et à la phase participative menée aux mois d’avril et mai 2021 auprès de l’ensemble des acteurs du territoire, le groupe de travail a épinglé 3 priorités qui pourront être au cœur des actions menées, tant au niveau de l’aménagement des espaces publics que privés.
- La végétalisation
- La lutte contre les îlots de chaleur urbains
- La gestion de l’eau
En travaillant simultanément sur ces trois priorités, il est possible de répondre directement aux vulnérabilités du territoire. Exemple :
Planter des arbres permet de capter du CO2, d’embellir les voiries et de créer de l’ombre afin de rafraichir les quartiers lors d’épisodes de fortes chaleurs. En cas de pluie, cela permet aussi à l’eau de s’infiltrer dans le sol plutôt que de finir sa course dans les égouts et dans les stations d’épurations.
On voit ainsi qu’une action mise en œuvre pour s’attaquer à la vulnérabilité « îlot de chaleur urbain » permet également de contribuer positivement aux objectifs de végétalisation et de gestion de l’eau.
La végétalisation
Particulièrement chère aux yeux des Schaerbeekois, la végétalisation du territoire est l’un des meilleurs moyens de lutter contre le réchauffement climatique et de s’adapter à ses conséquences.
En effet, la végétation et les arbres en particulier permettent non seulement de réduire les émissions en captant du CO2, mais aussi d’apporter de la fraîcheur et de favoriser le développement de la biodiversité en ville. De plus, les infrastructures comme les immeubles peuvent elles aussi être végétalisées ce qui contribue à s’adapter aux effets des changements climatiques et à diminuer les émissions de CO2 générées en économisant de l’énergie grâce à une meilleure isolation.
Enfin, une commune verte offre aussi un cadre de vie agréable.
Schaerbeek a adopté en 2022 un ambitieux Plan de Végétalisation de l’Espace Public. Son objectif : augmenter de 10% la surface végétale sur le territoire schaerbeekois lors des 15 prochaines années. Schaerbeek adopte ce Plan pour répondre aux enjeux climatiques et développer des espaces publics toujours plus agréables.
La lutte contre la surchauffe des quartiers (les îlots de chaleur urbains)
A Schaerbeek, comme dans beaucoup de villes, l’une des problématiques majeures de l’élévation de température est liée à ce que l’on appelle « îlots de chaleur » (voir le schéma ci-dessous). L’absence de végétation et l’imperméabilisation des sols limitent le phénomène d’évaporation, tandis que les matériaux du bâti et des voiries accumulent la chaleur. Cette combinaison entraîne des températures de 3°C à 10°C plus élevées qu’en zone rurale, créant un inconfort thermique, voire une mortalité accrue en périodes de canicule.
Une étude commanditée par Bruxelles environnement a également cartographié ce phénomène pour l’ensemble de la Région bruxelloise. Découvrez l'étude ici.
Agir sur la végétalisation de l’espace public (y compris des bâtiments), sur la présence d’eau en ville ou encire sur les types de matériaux utilisés, l’effet d’îlot de chaleur urbain peut-être considérablement limité.
La gestion de l’eau
Que ce soit pour limiter les dégâts de possibles inondations ou tout simplement pour économiser une ressource précieuse, la gestion de l’eau est une question de plus en plus présente dans notre quotidien.
A Schaerbeek
Le diagnostic des vulnérabilités de la commune a permis d’identifier que certaines parties du territoire schaerbeekois étaient sensibles aux inondations dans les lits du Maelbeek et du Josaphat puis, plus à proximité du canal de Bruxelles (zones avec peu de relief) avec des survenances au minimum tous les 10 ans. Des inondations de caves et de sous-sols voire même parfois même des effondrements de chaussées peuvent en être les conséquences.
Topographie et zones inondables de Schaerbeek (Bruxelles Environnement, topographic).
Avec la modification des régimes de pluviométrie, influencés notamment par le réchauffement climatique, le risque de voir des pluies plus intenses conduire à des inondations plus fréquentes et aux dégâts plus importants augmentera lui aussi sans aménagements spécifiques. Que ce soit au niveau des espaces publics ou privés, la mise en place progressive d’une gestion durable des eaux de pluie est vitale. Une telle gestion encourage la récupération de l’eau pour un usage sanitaire, pour remplir les nappes aquifères ou pour l’arrosage des arbres et des plantes. Cela permet aussi de diminuer les importants coûts liés à l’écoulement trop rapide et systématique de l’eau (érosion et débordement du réseau d’égout, inondations, traitement des eaux usées, etc.).
En appliquant progressivement ce principe dans sa manière de concevoir les aménagements publics et privés et en intégrant les questions environnementales telle que la gestion des eaux dans ses règlements d’urbanisme, Schaerbeek contribue à renforcer la résilience du territoire aux effets des changements climatiques.
Bon à savoir
Si la ressource en eau potable n’a historiquement jamais été un souci en Région de Bruxelles-Capitale, les prochaines conditions climatiques seront plus défavorables pour la ressource en eau. Si le gestionnaire du réseau de distribution d’eau potable Vivaqua anticipe cette situation et renforce actuellement ses capacités de fourniture en eau potable tout en préservant la ressource (équilibre de prélèvement entre les eaux de surface et les eaux souterraines), une consommation rationnelle de l’eau par tous n’en est pas moins indispensable.
Afin de gérer l’eau durablement, de nombreuses solutions existent et se traduisent à la fois par des améliorations techniques et la modification de certains de nos comportements. En voici quelques exemples.
Comportements (usage rationnel de l’eau)
- Privilégier la consommation de l’eau du robinet
- Privilégier les douches aux bains
- Arroser ses plantes avec de l’eau de pluie
- Préserver les jardinets en façades
Ameliorations techniques
- Installer des systèmes de récupération d’eau de pluie (citernes, etc.)
- Végétaliser les toitures
- Utiliser des couleurs réfléchissantes
- Limiter l’imperméabilisation des surfaces
- Utiliser des revêtements poreux sur les voiries
- Poser des noues