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Lieux-dits & petites histoires des rues

Vous vous demandez ce qui se cache derrière le nom de telle ou telle rue ? Cette petite histoire des rues de Schaerbeek est faite pour vous.

La commune de Schaerbeek compte aujourd’hui un peu plus de 300 rues. Si certaines dénominations illustrent clairement l’histoire locale, d’autres rendent hommage aux personnages - célèbres ou non - qui vécurent dans la cité des ânes ou firent sa renommée.

En raison surtout de son passé artistique et littéraire particulièrement florissant, Schaerbeek a fait la part belle aux artistes (écrivains, peintures, sculpteurs, musiciens,…)  en baptisant pratiquement un tiers de ses rues en leur honneur. Nous vous invitons à les découvrir en parcourant le quartier des artistes, autour de la place des Bienfaiteurs, le quartier des écrivains, autour de l’avenue Huart-Hamoir, le quartier des artistes flamands du XVIIe siècle, autour de l’hôtel communal,…

Les autres personnalités ne sont pas oubliées. Qu’il s’agisse de politiciens, industriels, ingénieurs, avocats, architectes, médecins,… tous vous révèleront un pan de l’histoire de Schaerbeek.

Enfin, n’hésitez pas à faire un détour par le quartier des fleurs, de part et d’autre du parc Josaphat, et le quartier des pierres précieuses, près du square Plasky.
 

PAEPEDELLE

Signifie "des prêtres". C’est ainsi qu’on appelait jadis les terrains situés entre la rue de la Consolation, l’avenue Dailly et la chaussée de Louvain. Au Moyen Age, la plus grande partie de ces terres appartenaient à l’abbaye de la Cambre et aux Pauvres de Sainte-Gudule. Ceci explique le nom donné à ces champs appartenant à des institutions ecclésiastiques et non, comme on peut le lire parfois, car il fut le lieu de villégiature privilégié de membres éminents du clergé.

PALAIS (rue des)

C’est sous l’impulsion du bourgmestre Herman et de l’ingénieur Vifquin qu’une société fut créée pour la construction de la rue des Palais. Cette artère fut ainsi dénommée parce qu’elle fait partie du tracé royal, reliant le palais du Roi de Bruxelles au château royal de Laeken.

PATRIE (place de la)

Cette place faisait partie de l’avenue Rogier. Elle reçut son appellation actuelle par décision du collège en 1915, sous l’occupation allemande.

PAVILLON (rue du)

Pendant longtemps, on a cru que ce nom évoquait un pavillon de chasse mais il semble qu’il fasse référence à un petit bâtiment faisant office de halte sur la ligne de chemin de fer Bruxelles-Malines qui se trouvait à proximité.

PELLETIER Frédéric (rue)

Né à Chassors (France) en 1845, décédé à Saint-Josse-ten-Noode en 1884. Industriel et propriétaire terrien. Créa en 1871, à Bruxelles, une entreprise de fabrication de papier et d’encres qu’il transféra peu après à Schaerbeek, rue de Linthout, sous le nom de S.A. Pelletier. La rue fut percée à travers les terres qu’il possédait à côté de son usine.

PHILOMENE (rue)

L’usage populaire en a fait " Philomène " alors qu’à l’origine, la dénomination officielle était " Philomèle ", vocable scientifique désignant tout simplement le rossignol.

PICQUART Marie Georges (avenue)

Né à Strasbourg (France) en 1854, décédé à Amiens (France) en 1914. Colonel dans l’armée française. A servi au Tonkin et en Annam. Entra dans l’actualité à l’occasion de l’affaire Dreyfus. Il prouva en effet que l’officier Dreyfus fut condamné à tort. Grâce à son action, le procès fut revu et Dreyfus acquitté. Plus tard, il devint général puis ministre de la Guerre sous Clémenceau.

PIERRON Sander (rue)

Né à Molenbeek-Saint-Jean en 1872, décédé à Ixelles en 1945. Ecrivain belge d’expression française, auteur entre autres de " L’histoire de la Forêt de Soignes ". Etudes artistiques complètes à l’académie de Molenbeek. Entama sa carrière d’écrivain comme critique d’art. C’est Georges Eekhoud qui découvrit son talent et fit sortir de l’ombre cet écrivain parfaitement autodidacte.

PLANTES (rue des)

Ce nom s’explique par le fait que cette rue mène au Jardin botanique. Anciennement dénommée rue Saint-Philippe.

PLASKY Eugène (avenue)

Né à Bruxelles en 1851, décédé à Schaerbeek en 1905. Artiste peintre belge formé à l’académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Elève de Wiertz. Principalement auteur de paysages, surtout de Campine, de la côte belge et de Schaerbeek. Appartient au courant romantique du XIXème siècle, mettant l’accent sur l’esprit mystérieux et poétique de la nature. Habitait à Schaerbeek, rue du Progrès 411.

POETES (clos des)

Les poètes ont toujours été des hôtes estimés dans la commune mais tous n’ont pas eu droit à un nom de rue officiel. Par ce clos, un hommage collectif leur est rendu.

POGGE

Considéré comme un personnage de légende, Pogge den Boer, de son vrai nom Pieter de Cruyer, est né à Ternat le 19 juillet 1821 et décédé dans un home pour vieillards de la rue Haute à Bruxelles le 16 juin 1890. Pogge est en réalité un surnom. Il s’agit d’une déformation abrégée du mot "Pouchenelle" en dialecte local. Ce petit diable d’homme était connu dans tout le quartier pour son honnêteté, son sens de l’équité et son désir constant de faire du bien, réglant tous les problèmes surgissant dans son entourage par son invariable expression "Alles is just". Il jouissait donc d’une très grande popularité auprès des habitants de son quartier de la rue Laude, où il travaillait dans une ferme. C'est pourquoi les anciens ont baptisé l'endroit "place Pogge", dénomination tout à fait légendaire puisqu'elle n'apparaît dans aucun guide officiel.

POMMES (sentier des)

Réduit aujourd’hui à l’état d’impasse, ce sentier reliait autrefois la chaussée d’Helmet à l’actuelle rue Gustave Huberti.

PORTAELS Jean-François (rue)

Né à Vilvorde en 1818, décédé à Bruxelles en 1895. Artiste peintre belge, élève de l’académie des Beaux-Arts de Bruxelles sous la direction de François-Joseph Navez dont il deviendra plus tard le gendre. Prix de Rome en 1842. Auteur de sujets historiques et religieux, de scènes de genre et de portraits. Surtout renommé comme auteur de représentations orientalistes dans le genre de Delacroix. En 1847, il devient directeur de l’académie de Gand puis, en 1878, de celle de Bruxelles. Son enseignement libéral forme un lien entre le romantisme et le réalisme. Habitait à Schaerbeek, rue de la Ruche, rue du Progrès puis rue de la Constitution.

POSTE (rue de la)

Il s’agit d’une partie de la voie commerciale qui reliait jadis Bruges à Cologne. C’est par là que passaient les diligences au XVIIIème siècle.

POTAGERE (rue)

Cette rue évoque les jardins potagers particulièrement florissants à Schaerbeek à l’époque. Au XIVème siècle déjà, les maraîchers de Scarenbeka et de ten-Noede faisaient partie des gildes bruxelloises.

PREKELINDEN

Lieu-dit situé à l’intersection de la rue du Noyer et de la rue Charles-Quint. C’est entre autre là que débutaient les « joyeuses entrées » des princes et souverains arrivant à Bruxelles. Un autel était dressé et les visiteurs y juraient d’observer les privilèges du chapitre de Sainte Gudule. Philippe II fut le premier à se plier à cette tradition en 1549.

Le nom du lieu, « tilleul du prêche », trouve probablement son origine dans une coutume remontant à l’époque romaine qui consistait à organiser des processions et à solliciter sous la ramure de nobles arbres (tel le tilleul) l’aide et la bénédiction des dieux. Le christianisme reprit à son compte cet usage populaire. À Woluwé, l’avenue Prekelinden est témoin qu’une telle tradition se déroula également sur son territoire.

PREVOST-DELAUNAY (square)

Né à Toulouse (France) en 1808, décédé à Paris (France) en 1873. Jean-Michel Prévost, inventeur français, conçut une méthode de sténographie en 1827. Son élève, Albert Delaunay, perfectionna la méthode en 1866 et en fit la méthode Prévost-Delaunay.

PRINCESSE ELISABETH (avenue)

Né à Possenhofen (Allemagne) en 1876, décédé à Bruxelles en 1965. Reine des Belges. Epousa le prince Albert de Belgique en 1900. Fut infirmière sur le front de l’Yser pendant la première guerre mondiale. Elle créa plus tard la Fondation Reine Elisabeth dont le but était d’encourager les jeunes artistes.

PROGRES (rue du)

Ce nom rappelle la formidable expansion qu’a connue Schaerbeek suite à la construction de la gare du Nord vers 1850. En témoignent la création d’une ligne de tramway à traction chevaline, l’ouverture de 72 rues et l’accroissement démographique : de 1870 à 1890, la population passa de 25.327 à 50.826 habitants.